Breaking Smart - Demain, j'ai ORAL de Français !

De Gouges - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 32min pour cartonner à l'oral 🎓

June 21, 2022 Breaking Smart Season 1 Episode 17
Breaking Smart - Demain, j'ai ORAL de Français !
De Gouges - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 32min pour cartonner à l'oral 🎓
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🧠 Maîtrise La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de Olympe de Gouges en 32min pour cartonner à l'oral de Français.

Nina revient de manière claire et concise sur les différents aspects de cette œuvre :
✅ Biographie de Gouges
✅ Le contexte historique et littéraire
✅ L’échec de la Révolution
✅ L’exclusion sociale et politique des femmes
✅ Les revendications de la Déclaration
✅ Parcours associé : “écrire pour l’égalité”

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Ce podcast est divisé en 7 parties :
👉🏼 Introduction
👉🏼 Brève biographie de Gouges
👉🏼 Contexte historique
👉🏼 Contexte littéraire
👉🏼 Résumé de l'œuvre
👉🏼 Thèmes et principaux enjeux du roman
👉🏼 Conclusion

À la fin de cette vidéo, tu sauras tout sur de Gouges et son œuvre La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne !
 
De quoi impressionner tes experts à l'oral comme à l'écrit 🤩...

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🎥 Nos autres vidéos de ce style : https://www.youtube.com/playlist?list=PL6wP_6abvgBH79QJwKZcll7jEHW19d4qo

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❓ Qui sommes-nous

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👉 Concept original et création de Demain j'ai oral de Français : Naomi Borel
👉 Texte écrit par Nina Perez et Naomi Borel
👉 Montage : Rui Fernandes 

Pour surtout ne rien rater...

🤗 Merci de nous avoir écoutés !

Bonjour à toutes et à tous ! Je vous retrouve aujourd'hui pour parler de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, écrite en 1791 par Olympe de Gouges. Elle appartient à l’objet d’étude « La littérature d’idées du XVIème siècle au XVIIIème siècle » et au parcours « Écrire et combattre pour l’égalité ». Je vous retrouve dans ce nouvel épisode pour vous aider à maîtriser cette œuvre. L'idée est qu'après ce temps passé avec moi vous soyez suffisamment à l'aise avec l'œuvre pour impressionner vos experts et expertes lors de vos examens, à l'oral comme à l'écrit. Nous allons commencer par une brève biographie de l'autrice. Olympe de Gouges, de son vrai nom Marie Gouze, naît à Montauban en 1748. Née hors mariage, son père officiel est un boucher, mais elle est probablement fille de noble. Elle-même se considère comme la fille du poète Jean-Jacques Lefranc de Pompignan. À 17 ans, elle épouse Louis Aubry, officier de marine de 30 ans son aîné. Après avoir mis un enfant au monde, Marie devient veuve en 1766, soit à peine un an après son mariage. Le veuvage est une réelle opportunité pour la jeune femme, notamment pour sa liberté de publication, car une femme mariée ne peut publier un ouvrage sans l’accord de son mari. Pour conserver cette liberté, elle ne se remariera jamais. Après la mort de son mari, Marie change de nom, et choisit celui d’Olympe de Gouges, composé du prénom de sa mère et d’une variation sur son nom de famille. Elle décide également de déménager à Paris avec son fils. Là-bas, elle devient femme de lettres et fréquente les milieux intellectuels. Elle vit en concubinage, ce qui lui vaut de nombreuses critiques et d’être qualifiée de prostituée. En 1784, elle assiste à la pièce de Beaumarchais, La Folle journée ou le mariage de Figaro, qui lui plaît tellement qu’elle en rédige immédiatement une suite, Le Mariage inattendu de Chérubin. Cependant, craignant que la pièce ne porte atteinte à son succès, Beaumarchais la dénonce pour plagiat. Cette querelle permet néanmoins de faire connaître de Gouges dans le milieu littéraire et elle se lance alors pleinement dans l’écriture. Elle est d’abord remarquée pour sa pièce Zamore et Mirza ou l'Esclavage des Noirs, rédigée en 1784 et critiquant l’esclavage, qui est à ce moment-là une industrie florissante. La pièce raconte l’histoire d’un couple d’esclaves échappant à leur maître en s’enfuyant sur une île déserte, avant d’être secourus par deux Français. En 1785, la pièce est déposée à la Comédie Française mais ne sera pas jouée avant la Révolution, car son sujet fait scandale. Elle écrit par la suite de nombreuses pièces (plus d’une vingtaine), des romans, des affiches, des lettres, des écrits politiques et des essais. En 1788, elle développe un projet de réformes sociales qu’elle envoie à des figures qu’elle admire comme Mirabeau, Lafayette, et Necker. À ce moment-là, son œuvre est déjà très significative et est composée de pièces comme L’Homme généreux ou Molière chez Ninon, ou de roman épistolaire comme Mémoire de Madame de Valmont. En plus de la condamnation de l’esclavage, qu’elle concrétise en intégrant la Société des amis des Noirs en 1788, elle se bat pour diverses causes sociales. Cette même-année, elle publie en effet sa première brochure politique, Lettre au peuple ou Projet d’une caisse patriotique. Elle publie par la suite de nombreux essais politiques et un de ses principaux combats est l’égalité entre hommes et femmes. Elle dénonce les manquements de la Révolution en publiant La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791, reprise de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Sa déclaration, un des premiers textes revendiquant une telle forme d’égalité entre les sexes, fait d’elle une des pionnières et inspiratrices des mouvements féministes qui émergeront dans les décennies et siècles suivants. Elle défend de nombreuses causes, comme la création de maternités, l’hygiène dans les hôpitaux, le droit au divorce, l’instigation d’aides publiques pour les pauvres, la libre recherche de la paternité ou encore la reconnaissance des enfants illégitimes. Au niveau politique, elle défend l’idée d’un impôt patriotique et d’une monarchie constitutionnelle. Elle fréquente les cercles de penseuses telles Manon Roland. Elle se rapproche des Girondins et défend une position plutôt modérée, en défendant Louis XVI et en condamnant les atrocités de la Terreur. En 1793, elle est arrêtée et jugée devant un tribunal pour avoir critiqué Robespierre et Marat. Elle est guillotinée le 3 novembre 1793 sans avoir pu se défendre. Nous allons désormais passer au contexte historique et littéraire de l’œuvre. Nous commençons par la révolution et la condition des femmes. Les divers combats d’Olympe de Gouges s’inscrivent dans le contexte mouvementé de la Révolution française. La monarchie connaît un certain déclin depuis l’arrivée au pouvoir de Louis XVI en 1774 et une grave crise financière secoue le royaume. Nourrie par les idées des Lumières, la société française finit par se révolter contre les prix toujours croissants et plus largement contre l’absolutisme et l’injustice sociale en 1789. En quelques semaines, l’Ancien Régime est profondément bouleversé. La Révolution, qui va durer 10 ans, commence par la convocation des États généraux par Louis XVI en mai 1789 pour régler la crise financière. Les députés du Tiers États, lésées par les résultats des votes, se réunissent en Assemblée nationale, s’enferment dans la salle du Jeu de Paumes et jurent ne pas se séparer tant qu’ils n’auront pas rédigé une Constitution. C’est le fameux Serment du jeu de Paumes. Le roi cède et accepte. Le 26 août 1789 la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est donc proclamée. Entre temps, les émeutes se multiplient et le peuple prend la Bastille le 14 juillet 1789. En août, les privilèges accordés aux nobles et au clergé, comme l’exemption de payer des impôts, sont abolis. En septembre 1791, l’Assemblée nationale rédige la première constitution et c’est la fin de la monarchie absolue, remplacée par une monarchie constitutionnelle. Louis XVI tente néanmoins de garder les pleins pouvoirs et sera finalement guillotiné le 21 janvier 1793, suivi
par son épouse Marie-Antoinette d’Autriche, le 16 octobre 1793. La République est ensuite proclamée et le Comité du salut public, dont fait notamment partie Robespierre, arrive au pouvoir. Une période de grande violence s’ouvre alors, la Terreur, durant laquelle des milliers d’opposants à la République sont guillotinés. Les membres du Comité du salut public seront finalement guillotinés à leur tour et la France connaît une période de forte instabilité politique. Napoléon Bonaparte, aidé de son armée, profite de cette instabilité pour se saisir du pouvoir en 1799, mettant ainsi un terme à la décennie révolutionnaire. 
Les femmes ont joué un rôle important lors de la Révolution. En effet, elles participent à de nombreuses actions politiques comme la marche sur Versailles les 5 et 6 octobre 1789 pour condamner la grave famine qui les touche. Certains clubs révolutionnaires accueillent les femmes, comme La Société des amis de la constitution dont fait par exemple partie Mme Roland, dont le salon est un lieu central de la Révolution, fréquenté notamment par les Girondins. Un club entièrement féminin voit même le jour en 1793, la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires. Elles prennent véritablement place dans les débats, participent à la rédaction des cahiers de doléances lors des États généraux, publient des brochures de revendications etc… Il faut néanmoins préciser que ce ne sont pas toutes les femmes qui participent aux actions et prennent part à la révolution, mais plutôt certaines franges de la population. Elles revendiquent différents droits comme le droit au divorce, à l’éducation, et déplorent le manque de sages-femmes. Elles revendiquent également certains droits politiques, mais c’est plutôt le droit à l’armement qui occupe les débats, plus que le droit de vote, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer. Certains acquis leur seront quand même accordés comme le droit au divorce, mais elles demeurent des citoyennes passives, c’est-à-dire qu’elles ne possèdent pas de droits politiques, tel que le droit de vote. Néanmoins, ces quelques avancées ne se concrétiseront que peu et ne dureront pas. En effet, en 1804 Napoléon réduit les droits des femmes dans son Code civil. Il faudra attendre 1944 pour que les femmes françaises obtiennent le droit de vote, et 1971 pour les femmes suisses. Nous passons désormais au contexte littéraire. La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne fait directement écho à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789. Olympe de Gouges en reprend la structure, en l’adaptant aux droits des femmes, mettant en lumière les manquements de la déclaration de 1789. En effet, cette dernière, censée s’adresser à l’humanité entière, ne garantit dans les faits des droits qu’à une certaine fraction de la population, dont sont exclues les femmes. La déclaration d’Olympe de Gouges est donc souvent considérée comme un pastiche critique de la déclaration officielle. Le texte est publié le 14 septembre 1791 dans la brochure Les Droits des femmes et est adressé à Marie-Antoinette, reine de France. Cette dédicace n’est pas forcément bien perçue à ce moment-là, dans la mesure où le couple royal est discrédité. Mais elle fait ce choix, car Marie-Antoinette est une des seules femmes à posséder un minimum de pouvoir. Le texte est destiné à être présenté à l’Assemblée législative le 28 octobre 1791 afin qu’il y soit adopté, ce qui ne se fera pas. Après sa mort, Olympe de Gouges est rapidement oubliée, de même que ses écrits. Elle ne sera redécouverte que dans les années 1970, en parallèle de l’essor des mouvements féministes. Certains extraits de la déclaration sont publiés dans les années 1840, mais elle ne sera publiée en entier qu’en 1986 par Benoîte Groult, une écrivaine et militante féministe française. Elle devient alors un texte fondateur pour la pensée féministe. Olympe de Gouges faillit même rentrer au Panthéon en 2014. Plus modérée que certaines autres penseuses de la période se battant pour l’égalité, elle a été privilégiée comme figure acceptable des luttes contre les inégalités.
Les réflexions d’Olympe de Gouges sur l’esclavage, l’égalité homme-femme et les inégalités sociales s’ancrent dans les réflexions plus larges qui ont animé les penseurs des Lumières dès le début du siècle. En effet, on privilégie la raison et on se bat pour la fin de l’absolutisme, de l’obscurantisme, notamment religieux, des préjugés et des inégalités sociales. L’éducation est centrale et on cherche à atteindre une somme de connaissances, comme en témoigne le projet de l’Encyclopédie. De nombreux auteurs et autrices se saisissent de ces problématiques à la manière de Voltaire qui critique avec ironie l’ignorance, le fanatisme religieux et d’autres enjeux sociaux, ou de Rousseau qui cherche à identifier les origines des inégalités sociales. Olympe de Gouges admire grandement ce dernier et un certain parallélisme peut être établi entre leurs combats respectifs, comme en témoigne l’essai Le bonheur primitif de l’homme publié en 1789 et directement inspiré de la pensée de l’auteur. La Révolution offre l’occasion à de nombreux penseurs et penseuses d’exprimer leurs revendications politiques et sociales. Notamment grâce aux journaux et brochures politiques, qui fleurissent à ce moment-là. Olympe de Gouges s’inscrit dans cette mouvance en publiant dès 1788 ses textes politiques sous forme d’article, de brochure ou encore d’affiches. Néanmoins, elle n’est pas la première à écrire pour l’égalité, bien que ses écrits demeurent fondateurs. En effet, d’autres figures se sont emparés du sujet comme Christine de Pisan au début du XVème siècle avec La Cité des dames ou encore Mary Wollstonecraft et sa Défense des droits des femmes en 1792. La Déclaration en elle-même s’inscrit dans des questionnements d’actualité comme en témoigne l’article de Condorcet « Sur l’admission des femmes au droit de cité » de 1790. Il est cependant encore prématuré de parler de féminisme dans le mesure où le terme n’apparaît qu’au XIXème siècle. De plus, les premières revendications portent surtout sur le manque d’éducation des femmes et non sur une recherche d’égalité. En cela, Olympe de Gouges est une pionnière, car elle est une des premières à aller plus loin en revendiquant une forme d’égalité entre les sexes. Il est nécessaire de souligner que malgré une importance des questionnements sur la condition des femmes et l’égalité tout au long du XVIIIème siècle, la plupart des penseurs des Lumières se montrent très peu ouverts à ces problématiques et peuvent même tendre vers la misogynie comme Rousseau dans l’Émile ou de l’éducation, de 1762, ou Voltaire dans l’article « Femme » du Dictionnaire philosophique, en 1764. Nous allons maintenant aborder le résumé et la structure de l’œuvre. Le texte reprend donc quasiment à l’identique la structure de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il est constitué de six parties distinctes : la Lettre à la reine, les Droits de la femme, le préambule, la Déclaration elle-même, un postambule et la Forme du contrat social des droits de la femme et de la citoyenne. La lettre à Marie-Antoinette permet à de Gouges d’affirmer son lien avec la famille royale et de se placer sous l’autorité de la reine en faisant appel à son pouvoir pour défendre la cause des femmes. La partie intitulée « Les droits des femmes » prend directement à parti les hommes en les rendant responsables de la discrimination de ces dernières. Le préambule revendique l’égalité entre les sexes et est un appel à ce que les femmes se constituent en Assemblée nationale. Il présente la déclaration qui suit et les articles qui la composent. L’autrice y rappelle la nécessité d’affirmer « les droits naturels, inaliénables et sacrés » de la femme. La déclaration est ensuite composée de dix-sept articles, reprenant la structure de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le postambule est un appel direct aux femmes pour la conquête de leurs droits. Elle leur enjoint de s’unir pour sortir de leur oppression et les rend également responsables de leurs propres situations. En effet, ce serait aussi leur faute si elles ne cherchent pas à défendre leurs droits. Enfin, l’ultime partie, la Forme du contrat social des droits de la femme et de la citoyenne, est un texte juridique sous la forme d’un contrat de mariage. Il permettrait de rendre le mariage plus égalitaire en protégeant socialement et financièrement la femme. Elle profite également de ce texte pour évoquer l’injustice et la misère régnant dans les colonies. 
Maintenant, je vais vous parler des enjeux principaux de l’œuvre. Divers thèmes s’entremêlent et sont perceptibles tout au long de la Déclaration. Le premier thème qui s’impose est évidemment celui de l’égalité entre hommes et femmes, ou plutôt justement de l’inégalité. L’autrice souligne en effet les manquements de la Révolution, qui a échoué à défendre son idéal d’égalité entre les citoyens. Pour justifier l’égalité entre les sexes, de Gouges a recours aux notions de nature et de raison, qui constituent un autre thème récurrent de l’œuvre. Concernant les revendications propres de l’autrice, elles touchent divers sujets, dont les droits politiques, sociaux et financiers des femmes, mais également la situation des enfants (notamment illégitimes), le mariage, et l’esclavage. Le premier thème principal est celui de l'échec de la révolution. En choisissant de rédiger un texte faisant si directement référence à la Déclaration de l’homme et du Citoyen, Olympe de Gouges sous-entend immanquablement que cette dernière est manquante et n’a pas atteint ses objectifs initiaux. En effet, pourquoi rédiger un second texte si le premier remplissait son rôle. En spécifiant « de la femme et de la citoyenne », l’autrice fait directement comprendre que ce manquement est celui de l’oubli des femmes. En s’attaquant à un des symboles directs de la Révolution, le texte révèle l’hypocrisie de cette dernière. De fait, la Déclaration, qui accompagne la Constitution, prétend à un idéal d’égalité en pensant réunir, dans son expression « les hommes », toute l’humanité. Néanmoins, Olympe de Gouges souligne que cet idéal d’égalité prôné par les acteurs de la Révolution n’est pas atteint dans la réalité, particulièrement dans la manière dont les femmes sont considérées dans la Société au regard de celle dont sont traités les hommes. Lorsqu’elle reprend chaque article en accolant aux termes « homme » ou « citoyen », les termes « femme » ou « citoyenne », d’autant plus que, lorsque les deux sont mentionnés, elle choisit de placer systématiquement la femme avant l’homme, Olympe de Gouges met en évidence cet oubli criant des femmes par les révolutionnaires. Elles n’ont toujours pas obtenu les droits qu’elles revendiquaient et n’ont pas pu prendre une part active dans les décisions politiques entreprises. C’est bien cette hypocrisie et cet échec de la Révolution que l’autrice met en avant dans l’article XVI : « la Constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation n'a pas coopéré à sa rédaction. ». En oubliant et méprisant les femmes et leurs droits, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen a manqué à son devoir.
La reprise quasi-identique du texte initial donne à l’œuvre d’Olympe de Gouges un ton satirique. En effet, le texte apparaît sous certains aspects comme une parodie de la Déclaration initiale, visant à souligner ses manquements. En plus de présenter le résultat de la Révolution comme insuffisant pour la condition des femmes, Olympe de Gouges pointe directement la cause de ce manquement : les hommes. De fait, elle énonce clairement les hommes comme étant responsables de l’absence de droits des femmes, notamment dans l’article VI : « La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison. » Elle invoque les lois de la nature et de la raison pour justifier une forme d’égalité plus marquée, raisons qui sont absentes de la déclaration initiale. Ce sont donc la nature et la raison qui sont censées légitimer une égalité entre hommes et femmes, ce qui rend l’argumentation difficilement attaquable. En effet, l'autrice souligne que la distinction des sexes n'est pertinente pour aucune autre espèce et que la discrimination envers les femmes présentes chez l'humain serait donc contre-nature. Le lien avec la raison est alors clair dans la mesure où de Gouges défend un véritable droit naturel supérieur aux lois des hommes.

Elle reprend ce même argument de la nature dans l’article cinq. L’homme est présenté comme tyrannique et dominant les femmes pour les empêcher d’exercer leurs droits. Le préambule, au ton plus rhétorique et moins formel que la déclaration en elle-même, permet une critique claire : « Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plu ». Les femmes apparaissent tout aussi capables que les hommes de participer à la vie sociale et politique. Et les hommes sont hypocrites en prétendant offrir l’égalité. Le second thème principal est celui de l'exclusion sociale et politique des femmes. En plus de pointer du doigt, l’échec de la Révolution et l’hypocrisie des révolutionnaires, Olympe de Gouges cherche également à montrer par son texte en quoi les femmes sont lésées et n’occupent pas la place qui leur est due au sein de la société. Un de ses principaux arguments est que les femmes doivent déjà obéir à la loi et sont tenues aux mêmes devoirs que les hommes, et devraient donc jouir des mêmes droits que ces derniers. Or, en pratique elles ne jouissent pas de ces mêmes droits, ce qui n’est pas conforme au principe d’égalité défendu lors de la Révolution. Dans une formule restée célèbre, l’autrice relève avec ironie dans l’article dix que si les femmes ont les mêmes risques que les hommes d’être condamnées à mort, elles devraient avoir le droit de s’exprimer politiquement : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune. » L’argument de l’autrice est que si les femmes sont tenues de participer aux tâches ingrates qu’on attend d’elles, elles devraient également avoir leur mot à dire dans les décisions qui touchent à l’ensemble de la société, comme elle le défend également dans l’article 13 : « Pour l'entretien de la force publique et pour les dépenses de l'administration, les contributions de la femme et de l'homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l'industrie ». Dans ses termes, les femmes sont véritablement méprisées et oubliées dans les décisions publiques. Elle considère que son texte doit être une réparation pour ce manquement, car le mépris des femmes conduit à la perte de la société, comme elle l’exprime de façon revendicatrice au début du Préambule : « Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation, demandent d'être constituées en Assemblée nationale ; considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ». En plus d’être ignorées, les femmes sont également discriminées. L’article neuf, qui aborde la question de la présomption d’innocence dans la Déclaration de l’homme et du citoyen, est modifié par l’autrice afin de montrer que les femmes subissent au contraire presque une présomption de culpabilité : « Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la Loi. » Il n’y a qu’en intégrant les femmes pleinement aux forces décisionnaires que l’égalité sera rétablie, selon Olympe de Gouges. 
Nous allons maintenant aborder les revendications concrètes qui sont au cœur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Il faut bien souligner que la Déclaration est un texte juridique à vocation à être appliqué. Nous l’avons dit, l’autrice avait l’intention de présenter ce texte à l’Assemblée nationale pour qu’il y soit adopté, ce qui n’est jamais arrivé. Le ton de la déclaration en elle-même est très formel et renvoie clairement à un texte de loi. Étant construite sur le modèle quasi-identique de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, elle en reprend la majorité des revendications. C’est principalement par l’ajout des expressions « femme » ou « citoyenne » aux articles, que se comprend la volonté d’accorder aux femmes les mêmes droits que les hommes. Cependant, ces revendications ont plus de poids lorsqu’elles sont demandées pour les femmes, car ces dernières sont bien plus exclues que les hommes de la vie politique et sociale du pays. Olympe de Gouges revendique d’abord dans l’article six que les femmes puissent avoir accès aux mêmes places que les hommes, et que seuls comptent leurs mérites et non leur sexe : « toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents. » Elles devraient faire partie intégrante de la vie publique, sans qu’elles soient discriminées en raison de leur sexe. Olympe de Gouges défend également la liberté politique des femmes. En temps de Révolution, ces dernières n’ont pas eu pleinement le droit de défendre leurs opinions au même titre que les hommes. En plus de participer à la vie politique, l’autrice demande dans l’article quatorze à ce que les femmes puissent prendre part à l’établissement de l’impôt : « Les Citoyennes ne peuvent y adhérer que par l'admission d'un partage égal, non seulement dans la fortune, mais encore dans l'administration publique, et de déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée de l'impôt. » Une autre revendication importante est celle de la propriété. Les femmes, de même que les hommes, devraient pouvoir jouir du droit de propriété : « Les propriétés sont à tous les sexes, réunis ou séparés ; elles sont pour chacun un droit inviolable et sacré ; nul ne peut en être privé, comme vrai patrimoine de la nature, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité ». L’autrice modifie légèrement cet article dix-sept, le dernier, par rapport à la Déclaration initiale, en recourant à nouveau à l’argument de la nature pour justifier ce droit. 
En plus de revendiquer pour les femmes les mêmes droits établis pour les hommes dans la Déclaration de l’homme et du citoyen, Olympe de Gouges aborde des exigences particulières pour les femmes comme à l’article 11, le droit pour les femmes de faire reconnaître leur enfant par son père, même si l’enfant est illégitime : « Toute Citoyenne peut donc dire librement : « Je suis mère d'un enfant qui vous appartient », sans qu'un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. » Cette volonté de reconnaissance des enfants illégitimes est probablement liée à l’histoire même de l’autrice, elle-même enfant illégitime qui n’a jamais été reconnue par son père biologique. 
Nous allons finir avec le parcours associé.
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne fait donc partie du parcours « Écrire pour l’égalité ». Avec cet intitulé, il est clair que le texte d’Olympe de Gouges a un objectif de revendication qui dépasse le simple fait littéraire. En effet, elle se sert de l’écriture comme d’une arme pour défendre ses idées. L’autrice défend l’égalité sur plusieurs plans distincts et concrets. De fait, elle défend non seulement l’égalité sociale, politique, civile, juridique et économique entre hommes et femmes, mais aussi l’égalité entre les peuples. On comprend cette volonté revendicatrice grâce à plusieurs aspects. Dans un premier temps, le ton solennel adopté dans les articles témoigne de la nature juridique du texte, on aimerait qu’il soit un véritable moyen légal pour parvenir à l’égalité. Dans un second temps, la nature même du texte, ainsi que les idées défendues dans le préambule et le postambule en font une œuvre polémique. Olympe de Gouges bouscule les consciences de son époque en cherchant à atteindre une égalité totale entre les hommes et les femmes. Elle appelle grâce à des phrases injonctives dans lesquelles pointe l’indignation à un réveil des femmes pour qu’elles obtiennent réparation face à l’oubli et au mépris dans lesquels elles sont cantonnées : « Femme, réveille-toi; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers; reconnais tes droits » et plus loin « O femmes! Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l'homme ; la réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature. Qu'auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? » C’est un véritable appel à un réveil des femmes pour les pousser à réclamer d’elles-mêmes ce qui leur est dû. Le ton fortement rhétorique du préambule et du postambule permet de s’écarter du ton formel de la déclaration pour faire passer ses idées de façon plus marquée et subjective, avec une attaque directe envers ceux qui empêchent l’égalité et n’ont pas su faire appliquer les principes de la Révolution. 
Même avant le XVIIIème siècle, des auteurs réfléchissent à la condition des femmes, en se questionnant notamment sur leur accès à l’éducation et à l’écriture, à la manière de François Poullain de la Barre avec son ouvrage De l’égalité des sexes, de 1673. C’est cependant au XVIIIème siècle que la littérature dite « proto-féministe » s’affirme réellement avec entre autres le texte de Pierre Choderlos de Laclos, De l’éducation des femmes, de 1783, ou encore le Discours sur le bonheur d’Émilie du Châtelet, datant de 1745 environ. Même des penseurs célèbres des Lumières s’emparent de la question, comme Diderot et son essai de 1772, Sur les femmes. Par la suite, la question de l’égalité s’est affirmée et de nombreuses autrices ont défendu la condition des femmes à la fin du XVIIIème et plus tard. En effet des penseuses comme Catharine Macauley et ses Lettres sur l’éducation de 1790, Mary Wollstonecraft que nous avons déjà évoquée, ou encore Louise Michel au XIXème siècle ont pensé l’égalité entre hommes et femmes et ont été des précurseurs des mouvements féministes de la seconde moitié du XXème siècle, menés par des femmes comme Simone de Beauvoir et son essai Le Deuxième sexe publié en 1949 ou les membres du MLF, le Mouvement de Libération des femmes. Diverses avancées fondamentales pour les femmes ont été acquises à ce moment-là, comme l’accès à la contraception ou le droit à l’avortement, concrétisé par la loi Simone Veil de 1974, du nom de la célèbre femme politique française ayant lutté pour les droits des femmes. Les problématiques féministes sont encore centrales aujourd’hui et de nombreuses penseuses font encore avancer la cause, à la manière de Chimamanda Ngozi Adichie et son texte de 2014, Nous sommes tous des féministes, ou encore de la journaliste Lauren Bastide.
Parmi les sujets défendus par de Gouges, nous retrouvons une condamnation du mariage. La question du mariage et du divorce a été largement débattue au fil des siècles par divers penseurs et penseuses. Les auteurs se sont également saisi de cette thématique dans leurs œuvres, à la manière de Molière dans L’École des femmes en 1662 ou plus récemment, François Mauriac dans Thérèse Desqueyroux en 1927. Au niveau politique, le droit au divorce est acquis à la suite de la Révolution en 1792, avant d’être abrogé dans la seconde moitié du XIXème siècle. Il faudra attendre 1975 pour que le divorce par consentement mutuel soit autorisé. Dans sa Déclaration, Olympe de Gouges occupe une position moderne quant au mariage en défendant le droit au divorce et en le qualifiant de « tombeau de la confiance et de l’amour ». 
Au-delà du mariage, de Gouges se saisit de la notion d’égalité dans l’écriture. En effet, c’est par ses œuvres que l’autrice s’est principalement battue et a exposé ses revendications politiques. L’écriture apparaît donc comme une véritable arme pour défendre ses idées, et de nombreux auteurs et autrices sont considérés comme engagés. Cependant, les femmes ont longtemps été exclues de la scène littéraire et politique, et ont eu un accès limité à l’écriture et à la publication, pour des raisons sociales, culturelles ou encore économiques. Le XVIIème siècle voit l’émergence de plus en plus de publications de femmes, et ces dernières investissent plus largement la scène littéraire tout en restant conditionnées par leur statut de femme. Plusieurs autrices ont traité de la possibilité des femmes d’écrire, à la manière de Germaine de Staël dans son texte, Des femmes qui cultivent les lettres, en 1880, ou Virginia Woolf et le célèbre Une chambre à soi, en 1929. 
La notion d’égalité est très large, et même si dans l’œuvre elle s’applique à l’égalité entre hommes et femmes, elle peut s’appliquer à divers autres domaines. Olympe de Gouges elle-même a écrit plusieurs textes contre l’esclavage et donc en faveur de l’égalité entre tous les hommes. Nous avons déjà cité la pièce de théâtre Zamore et Mirza ou l'Esclavage des Noirs mais elle écrit également des Réflexions sur les hommes noirs et une autre pièce de théâtre pour l’abolition de l’esclavage nommée Le Marché des Noirs. D’autres auteurs défendent la cause abolitionniste, à la manière de Montesquieu ou de Lamartine. La littérature et ses différentes formes a souvent été utilisée pour défendre des causes, et des textes comme ceux d’Olympe de Gouges, bien que révélés longtemps après leur production, sont considérés comme centraux pour l’avancée de l’égalité.
Nous allons désormais conclure. Avec sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne pensée comme un pastiche de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, Olympe de Gouges cherche à mettre en lumière les manquements de cette dernière et plus largement l’hypocrisie de la cause Révolutionnaire qui prétend offrir l’égalité à tous les êtres humains, alors qu’en pratique les femmes sont méprisées et ne peuvent participer pleinement à la vie politique, ni exprimer leurs opinions librement. Par un véritable appel aux femmes, elle revendique la liberté politique, la liberté d’expression et la liberté de participer pleinement au bon déroulement de la société pour toutes. En multipliant les tons (parodique, polémique, formel), Olympe de Gouges offre avec sa Déclaration, un des textes majeurs des mouvements pour les droits des femmes et apparaît comme une des premières penseuses à défendre une égalité absolue entre hommes et femmes. J'espère que cela vous aura aidé et bon courage pour vos révisions !

Introduction
Brève biographie de Gouges
Contexte historique
Contexte littéraire
Résumé de l'œuvre
Thèmes et principaux enjeux du roman
Conclusion