Breaking Smart - Demain, j'ai ORAL de Français !
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Candide de Voltaire en 28 min
🧠 Maîtrise Candide de #Voltaire en 28min pour cartonner à ton oral de Français. Conte philosophique très connu, qui dénonce au travers d'une fiction amusante et instructive la doctrine de l'optimisme de Leibniz, le "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles", ainsi que les injustices religieuses, sociales et politiques, en plein siècle des Lumières. Ce conte se termine par la morale suivante : "Il faut cultiver son jardin".
Nina revient de manière claire et concise sur les différents aspects de ce fameux conte philosophique :
✅ Siècle des Lumières
✅ Critique de l'Optimisme
✅ Satire religieuse et sociale
✅ L'utopie avec l'Eldorado
✅ La condition des femmes
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Ce podcast est divisé en 4 parties :
👉🏼 Brève biographie de Voltaire 01:08
👉🏼 Contexte historique et littéraire 04:39
👉🏼 Bref résumé de l'œuvre 10:44
👉🏼 Thèmes et axes d'analyse pour cartonner à l'oral de Français 13:55
À la fin de cette vidéo, tu seras capable, quel que soit le passage sur lequel tu tombes, ou si tu as choisi cette œuvre pour l'entretien, d'impressionner tes experts à l'oral !
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🤗 Merci de nous avoir écoutés !
Bonjour à tous ! Nous allons parler aujourd'hui du conte philosophique Candide ou l'Optimisme de Voltaire publié en 1759.
Je vous retrouve dans ce nouvel épisode pour vous aider à mieux connaître cette œuvre en vue de votre examen oral de français. Parce que pour chaque oral vous avez besoin, pour chaque œuvre, de connaître certains éléments indispensables. C'est-à-dire une brève biographie de l'auteur, le contexte historique et littéraire de l'œuvre ainsi que ses principaux thèmes et axes d'analyse.
L'idée est qu'après ces 30 minutes passées avec moi vous maîtrisiez suffisamment l'oeuvre pour très bien vous en sortir si vous tombez là-dessus à l'oral.
Nous allons donc commencer par une brève biographie de Voltaire.
Il naît à Paris en 1694 sous le nom de François-Marie Arouet dans un milieu bourgeois. Il étudie chez les jésuites, une congrégation catholique fondée au XVIème siècle et fait preuve d'une grande érudition. Après avoir écrit des verts contre le Régent, Philippe d'Orléans, il est envoyé en prison pendant presque un an. Il a alors 23 ans. Il commence par la suite à s'intéresser à la littérature et écrit des épopées et des tragédies. Voltaire est en conflit avec le chevalier de Rohan et est exilé en en Angleterre pendant deux ans entre 1726 et 1728, exil pendant lequel il approfondit ses connaissances de philosophes anglais et s'en inspire. Dès son retour en France, il écrit de nombreuses œuvres : des pièces de théâtre, des écrits critiques contre la société française et des textes philosophiques. Il publie par exemple les Lettres philosophiques en 1734, dans lesquelles il décrit le programme philosophique qui sera celui de sa vie. Il ne se contente cependant pas de publier des essais, mais il se saisit également de la fiction pour mettre en lumière sa philosophie. C'est ainsi qu'il invente un genre littéraire : le conte philosophique avec notamment Zadig en 1747, Candide en 1759, Micromégas en 1752 ou encore Les Lettres d'Amabed et l'ingénue en 1767. Il entre à l'Académie française en 1746 et obtient le rôle d'historiographe de France. Tout au long de sa vie, il ne cessera de devoir jongler entre la censure et la prison d'une part, et ses lecteurs d'autre part. Il devra sans cesse se réfugier et demander l'aide de ses protecteurs, un grand nombre de ses œuvres ont par ailleurs été censurées et ont été publiées anonymement ou sous pseudonyme, et ont été introduites clandestinement en France. Il est un grand polémiste et rédige de nombreux pamphlets dans le cadre d'affaires politiques. Il s'installe à Genève en 1759 puis de 1760 à 1778 vit sur la frontière franco-suisse à Ferney. période au cours de laquelle il écrit entre autres le Dictionnaire philosophique portatif en 1764, recueil de textes brefs très critiques. Il rentre ensuite à Paris où il meurt rapidement au mois de mai 1778 en auteur reconnu. De son temps, il était principalement connu pour ses tragédies tandis que la postérité a surtout retenu ses écrits critiques et ses contes philosophiques. Nous allons maintenant parler du contexte littéraire et historique de l'œuvre. Le premier élément central est le Siècle des Lumières. Né en 1694 et mort en 1778, la vie de Voltaire coïncide presque parfaitement avec le Siècle des Lumières. Les Lumières sont un courant philosophique et littéraire qui se développe au XVIIIe siècle dans de nombreux pays européens (on parle par exemple d'Enlightment en Angleterre et d'Aufklärung en Allemagne). C'est un courant basé principalement sur la raison et sur la lutte contre la religion, la tradition et l'État, qui véhiculent des idées préconçues que l'on ne questionne pas. La raison prime en effet sur la croyance. On prône une sorte d'illumination de l'esprit humain par la science et la raison, face à l'obscurantisme de la religion et de la politique. Candide, et plus largement l'œuvre de Voltaire, est totalement représentative des pensées des Lumières. En effet, il y critique parfois de manière violente la religion et le pouvoir établi. Il défend fermement la tolérance et la liberté de penser, et intègre dans ses contes les grandes questions des Lumières : les réflexions sur le fanatisme religieux, sur la liberté, la recherche du bonheur, la démocratie ou encore l'obscurantisme. Nous pouvons maintenant parler du genre du texte : le conte philosophique. Nous avons donc principalement retenu Voltaire pour ses contes philosophiques. C'est un genre particulier qu'il est important de définir. Dans un premier temps, il faut bien souligner que ce n'est pas un conte au même titre qu'un conte de fées par exemple. En effet, un conte est un récit souvent transmis par la tradition orale et se situant dans un ailleurs indéfinit ("il était une fois"...). Les contes traditionnels ont un but didactique : c'est-à-dire qu'on se sert du récit imaginaire pour faire passer des apprentissages fondamentaux. Ces apprentissages sont souvent décrits dans les contes sous forme de morales prédéfinies qui sont à appliquer dans notre comportement. Ce sont des morales qui se présentent comme des vérités. Le conte philosophique reprend les caractéristiques traditionnelles du conte. C'est en effet une fiction qui a pour but d'amuser le lecteur en lui présentant le récit d'un héros aux prises avec de nombreux obstacles et à qui arrive des événements merveilleux. Mais au contraire du conte traditionnel, le but est de pousser le lecteur à utiliser son esprit critique, c'est-à-dire de remettre en cause ce qui se présente comme des vérités. Le conte philosophique divertit donc tout en dénonçant et en instruisant. Voltaire va principalement utiliser l'ironie pour mener à bien ce projet. Par ailleurs, le conte philosophique est un bon moyen d'échapper à la censure car il critique de manière indirecte le pouvoir ou la religion. La fiction permet toutes les fantaisies et sert de justification à toutes les dénonciations. Enfin, un dernier élément central est l'optimisme. Le titre complet de l'œuvre est en effet Candide ou l'Optimisme, ce qui signifie que la thématique va traverser tout le conte, et va faire l'objet ici d'une satire violente. L'optimisme est incarnée dans le livre par le personnage de Pangloss, dont la philosophie peut être résumée par la phrase suivante : "Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles". Pour comprendre le personnage de Pangloss et plus largement le message de l'œuvre, il faut rattacher cette phrase à son véritable auteur, Leibniz, philosophe allemand de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle. Son idée fondamentale est que Dieu a créé le monde de la meilleure façon possible, car il est bon et tout-puissant. Si Dieu considère que le monde qu'il a créé bon, il n'aurait donc pas pu être mieux. Il en va également ainsi de tout ce qui découle du monde. En réaction à cette façon de penser, la question de l'origine du mal se pose forcément. Si Dieu a créé le meilleur des mondes possibles, comment peut-on expliquer le mal omniprésent sur Terre ? La réponse apportée par Leibniz est la suivante : si un mal a lieu, c'est toujours pour ramener un bonheur encore plus grand après. Par exemple, si Dieu a laissé l'humanité être damnée par le péché originel, c'est pour ensuite pouvoir envoyer son fils sur Terre pour sauver l'humanité. Ce n'est donc pas simplement affirmé que tout va bien, mais dire que l'homme a une vision trop étroite pour se rendre compte du projet divin dont le sens nous échappe. Nous allons maintenant rapidement résumer l'œuvre. Candide est un jeune garçon vivant au château de Thunder-Ten-Tronckh. Fils de la baronne et d'un inconnu, le jeune Candide est donc un enfant bâtard. Il vit une belle vie au château avec son maître Pangloss, expert en "métaphysico- théologo-cosmolonigologie", qui lui enseigne de nombreuses choses, mais surtout que "Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles". Candide est amoureux de Cunégonde, la fille du baron, avec laquelle il échange un baiser, ce qui a pour conséquence son expulsion du château. Il se retrouve alors seul et commence un long voyage initiatique. Il se fait d'abord embarquer par des Bulgares et assiste à une guerre sanglante. Il fuit alors en Hollande, où il rencontre un certain Jacques et où il retrouve son maître Pangloss. Ce dernier lui apprend la destruction du château de Thunder-Ten-Tronckh et la mort de tous ses habitants, y compris Cunégonde. Jacques emmène candide et Pangloss au portugal. Ils débarquent à Lisbonne sans Jacques qui est mort lors d'une tempête pendant la traversée. Là ils assistent à un tremblement de terre meurtrier (événement qui est par ailleurs réel, car un tremblement de terre très violent ayant effectivement lieu à Lisbonne en 1755). l'inquisition tente de contrôler la catastrophe et condamne des soi-disant coupables ; c'est comme cela que Pangloss se retrouve pendu et Candide fessé. Pendant que Candide est soigné par une vieille femme il retrouve Cunégonde, qui lui raconte son histoire. Elle mentionne entre autres deux amants que Candide tue, avant d'embarquer pour l'Amérique avec Cunégonde et la vieille dame. Arrivés en Argentine, ils sont forcés de se séparer une fois de plus. Il rencontre dans un premier temps les Jésuites, dont le chef est le frère de Cunégonde, mais que Candide finit par tuer parce qu'il s'oppose à son mariage avec cette dernière. Il rencontre ensuite Cacambo et après diverses aventures, ils arrivent au pays idéal de l'Eldorado, pays plein de richesses libéré de tout problème. L'aventure est de courte durée et ils finissent par se séparer, Candide rentrant en Europe en compagnie d'un philosophe nommé Martin qui pense, au contraire de Pangloss, que tout va mal et qui représente donc le pessimisme radical. Il se retrouve dans différents pays d'Europe et retrouve Cacambo à Venise puis Pangloss, Cunégonde et son frère ressuscité, en Turquie. Candide finit par épouser Cunégonde, devenu très laide et avec ces derniers diamants de l'Eldorado, achète un petit domaine et il se met à cultiver leur jardin. Maintenant je vais vous parler des thèmes principaux de l'œuvre pour que vous puissiez, quel que soit le passage sur lequel vous tombez à l'oral, les ressortir et les utiliser dans votre analyse. Le premier thème central est celui de la philosophie et plus précisément de la critique de l'optimisme. "Candide", étymologiquement, signifie "blanc, pur", ce qui le désigne comme un personnage qui est complètement à façonner, il est une sorte de feuille blanche. Son nom correspond à sa personnalité, car il est naïf et a tout à apprendre. Toutes les aventures qui vont lui arriver sont là pour faire évoluer sa pensée et constituent un voyage initiatique qui correspond à son éducation intellectuelle. Il commence son parcours dans un monde où tout est expliqué et où apparemment tout va bien, on ne questionne rien. Cette philosophie est donc incarné par Pangloss, le penseur optimisme. L'optimisme est une philosophie systémique, c'est-à-dire qu'elle répond à un système qui explique tout (ici "Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles"). Mais ensuite Candide lors de ses voyages est confronté à la cruauté du monde : - L'horreur de la guerre (qui est à comprendre dans le contexte de la Guerre de Sept Ans de 1756 à 1763, conflit très violent qui a opposé les plus grandes puissances de l'époque), mais aussi les catastrophes naturelles (à nouveau liées à un événement historique, le très meurtrier tremblement de terre de Lisbonne de 1755 dont l'horreur a beaucoup marqué Voltaire) ou encore le fanatisme religieux ou l'atrocité de l' esclavage. Toutes ces expériences vont amener Candide à questionner sa vision du monde. Il perd son caractère naïf et ses illusions. Il découvre en effet un monde violent et se rend compte que l'optimisme ne peut pas tout expliquer. Le monde qu'il découvre est donc bien plus inquiétant et on comprend que toute connaissance doit être remise en question, et surtout qu'elle s'acquière par l'expérience. C'est également des personnages comme la vieille, Martin ou Cacambo qui, en racontant leurs histoires, vont élargir la vision de la vie de Candide et lui permettre de se forger sa propre opinion. Au terme de son parcours, Candide devient donc en véritable philosophe qui pense par lui-même et qui choisit son idéal : cultiver son jardin. C'est par le travail que l'on peut s'élever et se détacher des préoccupations métaphysiques. La science ne devrait pas trop se mêler de ce qui la dépasse. L'optimisme de Pangloss/Leibniz est fortement moqué et discrédité dans le roman par exemple lors de l'épisode du tremblement de terre. On voit assez mal le bien que pourrait tirer l'humanité de cette catastrophe qui a fait des milliers de victimes, et qui n'avait aucune cause humaine. L'optimisme a donc ses limites, comme le comprend enfin Candide : "Ô Pangloss ! s'écria Candide, tu n'avais pas deviné cette abomination ; c'en est fait, il faudra qu'à la fin je renonce à ton optimisme. —Qu'est-ce qu'optimisme ? disait Cacambo. — Hélas ! dit Candide, c'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal." La philosophie de Leibniz apparaît donc contraire aux idées des Lumières. En second thème important est l'ironie. C'est principalement par l'ironie que Voltaire fait passer ses différents messages dans Candide. L'ironie a plusieurs facettes différentes, mais on peut la définir comme une antiphrase (c'est à dire qu'on dit le contraire de ce qu'on pense), ou bien comme la reprise d'un discours d'un-e autre, dont on se moque. L'ironie met une forme de distance dans le discours. Voltaire use énormément de cette stratégie pour condamner l'optimisme de Pangloss et pour faire rire le lecteur. Dès le début, tout nous pousse à discréditer ce personnage : son nom signifie en grec "toutes les langues", puis on nous le présente comme un spécialiste de la métaphysico-théologo-cosmolonigologie : ce nom à rallonge est une satire des noms donnés à la philosophie de Leibniz renforcé par l'ajout du préfixe "nigo". L'ironie sert également à mettre en évidence l'absurdité de certains raisonnements comme l'indique cette phrase du premier chapitre : "Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de Westphalie, car son château avait une porte et des fenêtres". Mais l'ironie sert aussi à montrer les horreurs de certains événements comme la guerre, qui est présentée comme un événement héroïque et presque sublime alors qu'on saisit bien son horreur. En témoigne la très célèbre citation suivante, issue du chapitre 3 : "Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons formaient une harmonie telle qu'il y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie enleva du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface". Candide ou l'Optimisme est par ailleurs une parodie des romans sentimentaux et épique avec ses nombreux rebondissements, ses situations extraordinaires et ses accumulations de tragédie. Candide est également une critique du fanatisme religieux, de l'esclavage et d'autres problèmes sociétaux. Voltaire ne cesse de dépeindre dans cette œuvre toutes les ignominies du monde au travers des expériences que vit Candide. L'absurdité des guerres meurtrières, menées par des états assoiffés de pouvoir et sacrifiant des milliers d'innocents est clairement condamnée comme nous venons de le voir. Mais il s'attaque aussi à la religion, qu'il considère comme l'instrument de l'obscurantisme, c'est-à-dire de l'ignorance humaine. On lui reproche de poursuivre et de neutraliser tous ceux qui ne sont pas de son avis, souvent pour des raisons non valables comme lorsque Pangloss et Candide se font arrêter à Lisbonne par l'inquisition et qu'ils risquent la mort. L'église est présentée comme intolérante, élément fondamental de la pensée de Voltaire. Les hommes d'Église sont présentés comme des êtres doubles qui, tout en faisant semblant d'être pieux, sont les plus grande débauchés. Voltaire attaque également l'esclavage, principalement dans le chapitre 19, dans lequel Candide rencontre un noir victime de l'esclavage. Ce dernier, après lui avoir exposé toutes les atrocités qu'il a subies, lui dit : "C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe". C'est entre autres cette rencontre qui poussera Candide à remettre en question toutes ses certitudes sur la prétendue perfection du monde. Un autre thème important est celui de l'utopie. Le terme "utopie" vient du grec et signifie "en aucun lieu", avec la racine "topos", ce qui signifie le lieu, et "u", "l'absence de". C'est un terme introduit par l'écrivain anglais Thomas More en 1516. Elle désigne au XVIIIe siècle une société idéale, se construisant hors des limites du monde réel. Au travers du pays de l'Eldorado, mythe apparu au XVIe siècle et entretenu notamment par les conquistadors espagnols, Voltaire met en scène une utopie, thématique chère au XVIIIe siècle. L'eldorado est donc présenté comme un pays idéal où les richesses sont infinies, où le mal n'existe pas et où tout le monde est heureux. Il reprend ici une longue tradition de textes et de légendes qui ont mis en scène un pays imaginaire et fabuleux au cœur de l'Amérique du Sud. Ce qu'il est important de souligner cependant, c'est que ce monde idéal n'existe pas. En effet, c'est une société irréalisable, c'est un rêve. Dans le monde dans lequel on vit, le mal est omniprésent et on ne pourra jamais le faire disparaître. L'homme doit être réaliste et rationnel et ne pas croire à ce monde idéal qui ne pourra jamais se réaliser. Il faut chercher son bonheur ailleurs. L'utopie est donc une étape centrale de l'éducation intellectuelle de Candide, qui choisit la réalité plutôt que le rêve, et qui s'applique à construire son propre paradis terrestre. En construisant et cultivant son jardin de Thunder-Ten-Tronckh est également dans une certaine mesure une utopie parce que c'est une société close qui ne connaît pas le monde extérieur et ses malheurs. Dans tous les cas, l'utopie n'est pas un idéal à poursuivre, mais nous pousse plutôt à réaliser sont impossibilité. Enfin, nous pouvons encore rapidement évoquer la condition des femmes et comment les femmes sont présentées dans l'œuvre. Toutes les femmes du récit connaissent un destin tragique et perdent progressivement leur liberté (Cunégonde, mais aussi la vieille et la servante Pâquette). Elles perdent très rapidement leur naïveté. De plus, elles sont présentes surtout comme des femmes vénales, c'est-à-dire attachées à l'argent avant tout et au désir. Ce sont des femmes-objets qui subissent des atrocités et qui sont là principalement pour combler le désir d'autres personnages, masculins. Ces réflexions s'ancrent dans le débat plus large de la condition des femmes au XVIIIe siècle, thématique qui est abordée par différents auteurs. Voltaire lui-même se prononcera sur la question, et assez paradoxalement peut-être défend plutôt la femme dans le texte satirique "Femmes soyez soumises à vos maris", dans lequel il met en scène un abbé et une aristocrate. Cette dernière se révolte violemment contre les conditions des femmes au XVIIIe siècle. Nous allons donc fait le tour des principaux enjeux de l'heure. Ce qu'il faut surtout retenir c'est cette philosophie de l'optimisme, incarnée par Pangloss dans Candide, image du philosophe Leibniz. Cette doctrine qui avance que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles est condamnée par Voltaire qui lui oppose toutes les atrocités du monde. Il ne faut pas se contenter d'obéir à un système préétabli, mais au contraire toujours remettre en question nos connaissances et baser notre savoir sur nos expériences. De manière générale, il ne faudrait pas trop essayer de comprendre ce qui nous dépasse, et simplement s'épanouir dans le travail et dans une forme de vie communautaire (cultiver son jardin). Enfin, c'est principalement par l'ironie et la parodie que Voltaire met en scène les principaux problèmes philosophiques et sociétaux qui l'occupent, en se servant du genre du conte philosophique, arme de dénonciation par excellence. Avec Candide, Voltaire a créé un chef-d'œuvre de la littérature française, considéré comme un des textes les plus importants non seulement du siècle, mais aussi de toute l'histoire littéraire. J'espère que cela vous aura aidé et vous pourrez prochainement écouter un épisode plus précis sur l'analyse d'un passage de l'œuvre. Bon courage pour vos révisions !