Breaking Smart - Demain, j'ai ORAL de Français !
Breaking Smart - Demain, j'ai ORAL de Français !
L'École des femmes de Molière en 38 min
🧠 Maîtrise l'Ecole des femmes de #Molière en 35min pour cartonner à ton oral de Français. Avec cette pièce de théâtre Molière signe le succès de sa première "grande comédie". Il tourne en dérision la misogynie grâce au personnage d'Arnolphe, le "barbon" amoureux, qui est excessivement ridicule, tyrannique, obsessionnel et à la limite de la folie. Une de ses répliques culte, en parlant des femmes : “Votre sexe n'est là que pour la dépendance : du côté de la barbe est la toute-puissance.”
Nina revient de manière claire et concise sur tous les aspects de cette comédie en 5 actes:
✅ le classicisme
✅ la comédie
✅ les jeux d'énonciation
✅ la misogynie
✅ l'éducation des femmes
✅ les tonalités et genres de la pièce
***
Ce podcast est divisé en 5 parties :
👉🏼 Brève biographie de Molière 00:55
👉🏼 Contexte historique 04:46
👉🏼 Mouvement littéraire 07:00
👉🏼 Bref résumé de l'œuvre 15:39
👉🏼 Thèmes et axes d'analyse pour cartonner à l'oral de Français 19:18
À la fin de cette vidéo, tu seras capable, quel que soit le passage sur lequel tu tombes, ou si tu as choisi cette œuvre pour l'entretien, d'impressionner tes experts à l'oral !
***
🎥 Nos autres vidéos de ce style : https://youtube.com/playlist?list=PL6wP_6abvgBH79QJwKZcll7jEHW19d4qo
🎧 Pour écouter nos autres podcasts, c'est par ici : https://bit.ly/3w4v7hP
🌐 Pour prendre un cours en ligne avec Nina, ou pour toute question, retrouve-nous sur https://breaking-smart.com
***
❓Qui sommes-nous ❓
Breaking Smart® est la référence du soutien scolaire en ligne, depuis plus de 5 ans, en particulier en Français et en Math, à tous les niveaux.
#Molière #Ecoledesfemmes #oral #examens
Pour surtout ne rien rater...
- Regarde nos autres vidéos sur YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCx2gsrmSxsOEVX7KpY0iNIw
- Prendre un cours en ligne avec Nina, ou pour toute question, retrouve-nous sur https://breaking-smart.com
🤗 Merci de nous avoir écoutés !
Bonjour à tous ! Je vous retrouve aujourd'hui pour parler de l'École des femmes, comédie en cinq actes et en vers écrite par Molière en 1662. Je vous retrouve dans ce nouvel épisode pour vous aider à maîtriser cette œuvre en vue de votre examen oral de français. Parce que pour votre oral vous avez besoin de connaître certains éléments indispensables : une brève biographie de l'auteur, le contexte historique et littéraire de l'œuvre ainsi que ses principaux thèmes et axes d'analyse. L'idée est qu'après ces trente minutes passées avec moi vous soyez suffisamment à l'aise avec l'œuvre pour très bien vous en sortir si vous tombez là-dessus à l'oral. Nous allons donc commencer par une brève biographie de Molière. Molière de son vrai nom Jean- Baptiste Poquelin, naît à Paris en 1622 dans une famille de tapissier. Après une enfance particulièrement difficile, marquée par les morts successives de son jeune frère et de sa petite sœur, emportée par la variole (auquel Jean-Baptiste lui-même échappe de peu), puis de sa mère en 1632 touchée par la tuberculose, il étudie au Collège de Clermont. Il fonde ensuite l'illustré théâtre avec la famille Béjart en 1643, mais le théâtre fait faillite peu de temps après sa création et Molière est condamné à la prison pour dettes en 1645. Après avoir purgé sa peine pendant quelques mois, il part en Provence où il restera treize ans à se produire avec sa troupe itinérante dans laquelle il est à la fois chef de troupe, comédien et auteur. Il mène une vie confortable puis finit par revenir à Pairs en 1658. Molière est remarqué par le roi Louis XIV lors de la représentation de sa courte farce, Le docteur amoureux, qui précédait le Nicomède de Corneille joué au Louvre. Suite à cela, le duc d'Orléans, le frère du roi, accorde sa protection à la troupe le roi lui-même, lui offre la Salle du Petit-Bourbon. La troupe partage à partir de ce moment-là la Salle du Petit-Bourbon avec les Comédiens-Italiens. En 1659, Les Précieuses ridicules consiste le premier grand succès de Molière. Dès 1660, la troupe est relogée dans la salle du Palais-Royal. D'autres succès suivent comme l'École des femmes en 1662, mais aussi des scandales par exemple avec Tartuffe, jouée pour la première fois en 1664 et interdite quelques jours plus tard par le Roi, car elle est accusée de critiquer la religion et ceux qui la pratiquent. Dom Juan connaîtra également le scandale en 1665, car on y voit une apologie du libertinage et une critique de la religion. Il est nécessaire de relever que Molière avait beaucoup de détracteurs tout au long de sa carrière et a essuyé de nombreuses critiques, car il faisait dans ses pièces la satire de certaines valeurs ou catégories sociales. On lui reprochait également de donner trop d'importance à la comédie, car elle était perçue comme un genre moins noble que la tragédie. Le fait que la comédie ait pu, grâce à Molière, accéder au rang de genre sérieux, a en effet beaucoup agacé et nourri les critiques. Ce ne sont pas seulement les pièces de Molière qui attisent le scandale, mais également sa vie sentimentale. De fait, en 1662, il épouse Armande Béjart, de 19 ans sa cadette, et certaines rumeurs d'incestes vont commencer à circuler. De plus, les infidélités de sa femme inspirent des moqueries envers celui qui se moque justement des maris cocus dans ses pièces, comme c'est le cas dans l'École des femmes. Malgré toutes les critiques, la troupe de Molière devient celle des "Comédiens du Roi" en 1665. La troupe royale monte alors une série de grands succès comme Le Misanthrope et Le Médecin malgré lui en 1666 ou encore Les Fourberies de Scapin en 1671. Molière est à ce moment-là véritablement l'auteur comique le plus reconnu. Le Malade imaginaire est sa dernière pièce, créée en 1673. Malade du poumon, il meurt des suites d'un malaise survenu sur scène, au milieu de la quatrième représentation de la pièce. Sa mort, par son caractère soudain et théâtral (d'autant plus dans un rôle comme celui d'Argan, le malade imaginaire), nourrira à jamais la légende. Molière a grandement participé figures du théâtre français. Nous allons maintenant aborder le contexte historique et littéraire de l'œuvre. Nous allons commencer par la situation politique. Au milieu du XVIIe siècle en France, la situation politique est passablement instable. En effet, à la mort de Louis XIII en 1643, la Régence commence, marquée par les figures d’Anne d’Autriche et de Mazarin. La noblesse en profite pour se rebeller et montrer son indignation au travers de la Fronde entre 1648 et 1653, en réclamant une plus grande autonomie. Mais tout est rétabli en 1661 lorsque, à la mort de Mazarin, le jeune Louis XIV - que l'on surnommera le Roi Soleil - entame son règne personnel, quelques mois avant que Molière ne les l'École des femmes. Le jeune Roi met directement en place un pouvoir centralisé en supprimant la fonction de ministre principal et, seul maître à bord, il met fin aux diverses rébellions ayant talent une période de stabilité politique. C'est également lui et sa cour proche qui vont principalement soutenir les créations artistiques, à la place des soutiens privés : un mécénat d'État se met donc en place. Dès ce moment-là, jusqu'à sa mort en 1673, Molière entretiendra une relation très proche avec le Roi et sera grandement soutenu par ce dernier. En effet, il joue régulièrement à la cour et de hautes figures proches du Roi lui commandent des pièces. Il va même créer un nouveau genre pour plaire aux goûts théâtraux du Roi : la comédie-ballet, qui intègre comédie, musique et danse, et dont Le Malade imaginaire est peut-être l'exemple le plus connu. Malgré les différents scandales que connaît Molière, avec Tartuffe ou Dom Juan, le Roi garantit sa protection directe en 1665 en nommant la troupe de Molière, troupe royale. L'auteur a donc connu un lien privilégié avec le jeune Roi dès l'accession au pouvoir de ce dernier en 1661 jusqu'à la mort de l'auteur en 1673. Cette relation constitue un très bon exemple d'une nouvelle union mutuelle entre le pouvoir politique en place et la création artistique, censée la servir. Louis XIV s'entourera dans ce cadre-là d'une série d'auteurs et de dramaturges dans les œuvres étaient entre autres destinés à servir le poids royal. Le second élément de contexte important que nous pouvons aborder est le classicisme. Molière est l’une des figures centrales du classicisme, mouvement littéraire de la seconde moitié du XVIIe siècle, nommé ainsi seulement de façon postérieure au XIXe siècle en opposition au romantisme, ou encore au baroque. Un des premiers moments qui marque la naissance du classicisme est la création de l’Académie française en 1635 par Richelieu, qui incarne la volonté d’une forme de régularisation et d’une recherche de « bon goût » de la langue et de la littérature. Un second élément fondateur est les premières œuvres de Corneille. Ses pièces illustrent la transition ayant lieu dans ce milieu du XVIIe siècle, entre le courant baroque qui privilégiait une forme exubérante et un mélange des genres, et la période dite classique. Les auteurs principaux de la littérature classique sont Corneille, Racine, La Fontaine, Mme de La Fayette ou encore Boileau et La Bruyère. Dès les années 1660, on recherche véritablement à faire correspondre l’art à la Raison et on s'inspire pour cela les auteurs de l'Antiquité. En effet, on privilégie les auteurs antiques, car on considère leurs œuvres comme des modèles à imiter. Cependant, cet attachement aux anciens sera remis en question par des auteurs revendiquant une plus grande modernité. Ce conflit littéraire engendrera la fameuse « Querelle des anciens et des modernes », à la fin du siècle. Cette querelle oppose dans les années 1680, des auteurs comme Boileau, Racine ou La Fontaine, qui revendiquent une imitation des modèles antiques à des auteurs, comme Perrault ou Desmarets de Saint-Sorlin qui au contraire privilégient une forme d’originalité et affirment que la littérature du siècle de Louis XIV est tout aussi prestigieuse que celle du début de l’Empire romain. La querelle durera jusqu’à la fin du siècle, voire même au-delà. Pour garantir l’harmonie et la clarté dans la langue, la production artistique est encadrée de toute une série de règles, indispensables à respecter, surtout dans le domaine théâtral. Les auteurs s’inspirent des règles édictées par Aristote au IVe siècle av. J.-C. pour construire les pièces. On peut notamment citer la règle des trois unités : l’unité de temps (l’action de la pièce ne doit pas se dérouler sur plus de 24 heures), l’unité de lieu (l’action doit se dérouler en un seul lieu) et enfin l’unité d’action (la pièce doit être concentrée sur une action unique, c’est-à-dire que tous les événements doivent être liés entre eux et servir l’action principale). L’art doit imiter la Nature et la vraisemblance et la bienséance sont des principes fondateurs du théâtre classique. La vraisemblance garantit que la pièce offre une certaine crédibilité aux spectateurs, on ne représente pas des événements qui ne pourraient pas avoir lieu dans la vie réelle. Quant à la bienséance, elle garantit que les auteurs respectent certaines normes de conduite dans ce qui est montré aux spectateurs, la nudité est par exemple bannie de la scène, de même que les scènes de mort, sauf dans les cas où la mort est feinte ou théâtralisée. Nous pensons par exemple aux scènes du Malade imaginaire où les personnages miment leur propre mort. Boileau va théoriser ces différents éléments dans son Art poétique, en 1674 en revendiquant une langue littéraire la plus harmonieuse possible. Ces différentes règles sont surtout prévues pour le genre le plus noble à l’époque, c’est-à-dire la tragédie. Elle est incarnée principalement par Corneille puis par Racine, qui s’imposent comme les maîtres par excellence de la tragédie classique. La comédie n’étant pas assimilée à un genre prestigieux, elle n’est pas aussi sévèrement soumise aux règles classiques, mais Molière s’efforce de respecter certaines règles. L’École des femmes respecte en effet la règle des trois unités. Cependant, on lui a quand même reproché de ne pas avoir totalement respecté l’unité d’action dans la pièce, dans la mesure où une grande partie des actions ne sont pas montrées sur scène, mais seulement racontées par Horace. Mais, ce choix peut être justifié par la nécessité de respecter l’unité de lieu. Malgré cette considération moindre de la comédie, Molière sera vu postérieurement comme la figure centrale de la comédie classique, notamment parce qu’il rend justement à ce genre ses lettres de noblesse. Nous pouvons maintenant aborder le genre de la comédie. Le principal genre comique depuis le Moyen- ge était la farce, caractérisée surtout par une intrigue simple, des personnages stéréotypés comme le mari cocu et la femme infidèle, et par des situations grotesques et parfois violentes ou très vulgaires. Au moment où Molière se met à écrire des pièces, ce genre est complètement démodé. Il va néanmoins s’en inspirer et va y ajouter les inspirations qu’il a pu observer chez les Comédiens italiens qu’il côtoie à la salle du Petit-Bourbon. Ces derniers pratiquent le genre de la commedia dell’arte, comédie populaire italienne qui partage beaucoup de points communs avec la farce française comme la brièveté des pièces, les personnages types (Arlequin, Polichinelle, etc..) et les situations qui reviennent. La commedia dell’arte est également caractérisée par l’utilisation de masques, l’improvisation des comédiens et la pratique de danses, de chants et d’acrobaties. Avec ces diverses inspirations, Molière renouvèle donc le genre de la farce en atténuant sa vulgarité et en créant des pièces plus développées, sérieuses et construites. Il ne cherche plus simplement à faire rire, mais s’empare de véritables sujets de société pour dénoncer certains comportements contraires aux valeurs du XVIIe siècle. La nouvelle comédie cherche à la fois à plaire et à instruire le public, et on lui attribue une visée morale claire. C’est justement avec L’École des femmes, qui accède au rang de la « grande comédie », que ce genre va regagner ses titres de noblesse, car elle reprend les caractéristiques d’une pièce complète, normalement réservées à la tragédie, c’est-à-dire en 5 actes, et l’utilisation des alexandrins. Molière y mêle les influences farcesques et le sérieux de la satire sociale, tout en donnant plus de relief aux personnages, habituellement très stéréotypés, de la farce. Enfin, nous pouvons encore aborder les sources et suites de l'École des femmes. Dans cette pièce, Molière reprend un thème déjà traité dans l’histoire littéraire. Sa source principale est la nouvelle, La Précaution inutile, écrite en 1655 par le romancier Paul Scarron. Ce récit inaugure la thématique de l’homme qui, effrayé par le cocuage, enferme une jeune femme pour qu’elle demeure innocente et devienne une épouse fidèle, mais qui se fait tromper par un jeune homme qui déjoue son autorité et séduit la jeune femme. Cette nouvelle, inspirée d’une nouvelle espagnole, va aussi donner lieu à une pièce de théâtre en 1661, L’École des cocus ou la Précaution inutile, de Dorimon. La thématique est donc déjà présente dans le théâtre français. Molière va d’ailleurs lui-même développer ce thème avant L’École des femmes dans une autre pièce, L’École des maris, qui met en scène Sganarelle, une version plus bouffonne et moins nuancée que le sera Arnolphe, personnage ridicule dont le public se moque. Par ailleurs, le titre « L’École des femmes », fait assez directement allusion à L’École des filles, ouvrage érotique publié en 1655, mais immédiatement interdit. Le texte, très cru, met en scène deux dialogues entre deux femmes, une expérimentée et une novice. L’œuvre fait scandale, évidemment pour son obscénité, mais plus particulièrement parce que ce sont des femmes qui prennent en charge cette parole érotique. Molière, avec son clin d’œil à cette œuvre, joue déjà sur les allusions sexuelles, très présentes dans L’École des femmes. La pièce va également engendrer beaucoup de textes après sa parution. En effet, L’École des femmes va démarrer une Querelle qu’on a justement nommée la « Querelle de l’École des femmes », à cause de différentes critiques faites à la pièce. Le premier texte à nourrir cette querelle est Les Nouvelles nouvelles de Donneau de Visée, publié très peu de temps après la création au théâtre de l’École des femmes. L’auteur reproche principalement à Molière de reprendre un sujet déjà connu, mais il va également souligner les qualités de la pièce. Pour répondre à cette critique et à d’autres (principalement l’obscénité de la pièce, la critique de la religion et le fait que des éléments farcesques soient mis en scène dans une pièce de cinq actes. Molière écrit La Critique de l’École des femmes, courte pièce en un 1 acte, jouée en 1663. Elle met en scène un groupe de jeunes gens qui discutent de L’École des femmes. Deux « camps » peuvent y être distingués : ceux qui soutiennent la pièce et ceux qui la critiquent. La Critique de L’École des femmes constitue le moyen idéal pour Molière d’affronter ses détracteurs en répondant aux différentes accusations adressées à sa pièce. Nous allons maintenant rapidement résumer la pièce. ’École des femmes met en scène le personnage d’Arnolphe, un homme d’âge mûr qui décide de gérer l’éducation d’Agnès, la jeune fille dont il est devenu tuteur lorsqu’elle avait 4 ans. Le premier acte nous apprend qu’il l’a placée dans un couvent avant de l’enfermer chez lui afin qu’elle demeure dans l’ignorance la plus totale et fasse une épouse innocente et fidèle. En plus d’être enfermée, Agnès est gardée par des valets très simples d’esprit, Alain et Georgette, choisis pour éviter qu’ils aient la moindre influence sur elle. gée de 17 ans et toujours prisonnière d’Arnolphe, Agnès fait la rencontre du jeune Horace venu la courtiser depuis l’extérieur. Horace, qui connaît Arnolphe par son père, lui révèle toute son aventure avec la jeune femme sans savoir que le tyran qui enferme sa bien-aimée est Arnolphe même. En effet, il est appelé de deux noms différents (Arnolphe et Monsieur de la Souche) et vit à deux endroits différents (sa propre maison et le lieu où Agnès est enfermée). Ces différents éléments permettent de mettre en place le quiproquo qui est au cœur de la pièce. Dans l’acte II, Arnolphe, fou de jalousie, commence à mener son enquête sur la relation et questionne Agnès pour savoir jusqu’où la rencontre est allée. Il apprend avec soulagement qu’Horace n’a fait que baiser les bras d’Agnès. Il fait alors des remontrances à la jeune fille et lui révèle qu’elle doit l’épouser lui dans les plus brefs délais alors qu’Agnès se voyait déjà épouser Horace. Il va même jusqu’à forcer Agnès à jeter des pierres au jeune prétendant lorsqu’il revient. Au début de l’Acte III, Arnolphe, voyant qu’Agnès lui obéit, est très satisfait. Il va insister sur les devoirs conjugaux que l’épouse doit à son mari, dans la fameuse scène des « Maximes du mariage ». Rassuré et plus que jamais confiant dans son projet, Arnolphe va au-devant d’une grande désillusion. En effet, Horace, toujours aux prises avec le quiproquo initial, lui raconte que les pierres dissimulaient en fait un mot d’amour. Arnolphe, se rendant compte de ses sentiments pour Agnès, est dévasté et se lamente dans différents monologues. À l’acte IV, dont est absente Agnès (élément singulier pour un personnage principal), Arnolphe apprend, toujours par l’intermédiaire d’Horace, que ce dernier a pour projet de monter clandestinement dans la chambre d’Agnès la nuit. Il donne immédiatement l’ordre à Alain et Georgette de ruer le jeune homme de coups pour éviter qu’il parvienne à mettre son plan à exécution. Au début de l’acte V, la stratégie paraît avoir fonctionné. Mais Horace, plus malin, fait le mort et profite de l’absence de ses agresseurs, allés chercher de l’aide, pour s’enfuir avec Agnès. Il décide de la placer chez Arnolphe pour garantir sa sécurité, évidemment toujours sans connaître sa véritable identité. Agnès, mise face à Arnolphe, s’émancipe et affirme de plus en plus son opposition face à Arnolphe en même temps que son amour pour Horace. Arnolphe fait alors tout pour gagner les sentiments de la jeune femme, mais celle-ci ne cède pas et il finit par la menacer de la renvoyer au couvent. Arrivent alors Oronte, le père d’Horace, ainsi que Chrysalde, un ami d’Arnolphe, et Enrique, une autre connaissance. Horace, caché, entend leur discussion et apprend d’une part qu’il est destiné à épouser la fille d’Enrique et d’autre part qu’Arnolphe et Monsieur de la Souche sont une seule et même personne. Il est désespéré, mais tous ses problèmes sont résolus lorsqu’il apprend qu’Agnès est justement la fille d’Enrique, donc la femme à qui il est promis. Elle était en effet née du mariage secret d’Enrique avec la sœur de Chrysalde, et avait été confiée dès son plus jeune âge à une paysanne puis à Arnolphe. Les deux jeunes amoureux finissent donc par se marier et Arnolphe est contraint de se retirer. Maintenant, je vais vous parler des thèmes principaux de l’œuvre pour que vous puissiez, quel que soit le passage sur lequel vous tombez à l’oral, les ressortir et les utiliser dans votre analyse. Le premier thème important est celui d'Arnolphe comme personnage ridicule et excessif. Le premier élément central sur lequel il est important de revenir est le personnage d’Arnolphe, dont le nom donne directement le ton de la pièce. En effet, le nom d’Arnolphe peut être assimilé à celui de « Saint-Arnoult », traditionnellement désigné comme le patron des cocus. Arnolphe incarne la figure farcesque typique du « barbon amoureux », un vieillard désagréable et jaloux, qui tombe amoureux d’une jeune fille qu’il souhaite absolument obtenir malgré les avis contraires. Cette forme d’amour est évidemment opposée à l’amour galant et véritable, celui entre deux jeunes gens partageant des sentiments. Arnolphe est présenté comme un personnage excessif et ridicule, à cause de son obsession du cocuage, à la limite de la folie. C’est un personnage opposé aux valeurs de mesure du XVIIe siècle, incarnées par la figure de l’honnête homme. En effet, au XVIIe siècle, la figure idéale est celle de l’honnête homme, capable de briller en société, mais laissant toujours la place aux autres pour s’exprimer. Il doit être très ouvert d’esprit, avoir toujours le sens de la plaisanterie et être capable de dissimuler ses sentiments négatifs, comme la jalousie ou l’égoïsme. Il n’en fait jamais trop et est toujours d’une compagnie agréable. L’honnête homme est incarné dans la pièce par Chrysalde, l’ami d’Arnolphe, qui met ce dernier en garde contre son obsession de ne pas être cocu. Il relativise le cocuage et ses conséquences à Arnolphe, à la scène 1 de l’Acte I et à la scène 8 de l’acte IV. Dans un premier temps, il essaie de le faire changer d’avis en objectant que la plupart des hommes qui se moquent des maris trompés finissent eux-mêmes par devenir cocus. Il poursuit en soulignant que vivre avec une jeune femme sotte serait d’une part ennuyeux, et d’autre part, ne protègerait pas forcément Arnolphe d’être trompé, dans la mesure où elle pourrait agir sans même s’en rendre compte (argument qui sera par ailleurs vérifié dans la suite de la pièce). : « Outre qu’il est assez ennuyeux, que je crois D’avoir toute sa vie une bête avec soi Pensez-vous le bien prendre, et que sur votre idée La sûreté d’un front puisse être bien fondée ? Une femme d’esprit peut trahir son devoir Mais il faut, pour le moins, qu’elle ose le vouloir Et la stupide au sien peut manquer d’ordinaire Sans en avoir l’envie, et sans penser le faire ». Dans la seconde scène, Chrysalde cherche véritablement à montrer à Arnolphe que le cocuage n’est qu’un moindre mal et qu’il ne doit pas le redouter : « Mettez-vous dans l’esprit qu’on peut du cocuage Se faire en galant homme une plus douce image Que des coups du hasard aucun n’étant garant Cet accident de soi doit être indifférent ». Cependant, Arnolphe n’écoute jamais les conseils de Chrysalde, qui incarne la vision de Molière. Il est borné dans son idée de vouloir absolument éviter le cocuage et son obstination et le caractère excessif de son projet en font un personnage ridicule qui n’arrive pas à se détacher de sa peur. Son insistance à ne pas être cocu et son attachement à l’honneur sont caractéristiques d’une ancienne noblesse, qui a été progressivement remplacée par une nouvelle, plus ouverte et mesurée, incarnée comme on l’a dit par Chrysalde. La confiance absolue d’Arnolphe dans son projet va toutefois se dégrader au cours de la pièce, comme nous pouvons le voir dans l’évolution de son comportement. À la fin du premier acte, il est convaincu du bien-fondé et de l’efficacité de son projet et est déterminé à aller au bout et à profiter de l’innocence qu’il a créée en assurant l’éducation d’Agnès. Cependant, déjà à la fin de l’Acte II, ébranlé par les révélations involontaires d’Horace, sa confiance a nettement diminué. Il comprend qu’il a des sentiments pour Agnès et commence à admettre la possibilité que son honneur soit bafoué. Le retournement du projet d’Arnolphe va par ailleurs initier des moments où ce dernier perd totalement la maîtrise de lui-même, ce qui nous montre sa part d’humanité au-delà du ridicule et donc aussi au-delà du personnage de la farce. Le second thème important est la misogynie. Arnolphe est par ailleurs un personnage extrêmement misogyne. En effet, il perçoit le mariage comme un contrat au sein duquel la femme est clairement soumise à l’autorité de son mari. Il n’y voit aucun amour ou affection, et ne cesse d’houspiller Agnès, et cela même après s’être rendu compte de ses sentiments pour elle au cours de la pièce. Il trouve nécessaire d’enfermer Agnès, car il considère la femme comme intrinsèquement trompeuse et cruelle. Ce n’est qu’en étant préservée de toute connaissance du monde et en incarnant une parfaite ingénue, que la femme peut constituer une épouse idéale et facile à soumettre. Le projet d’Arnolphe peut se rapprocher du mythe grec de Pygmalion : le sculpteur qui tombe amoureux de sa sculpture, Galatée, rendue vivante par Aphrodite. Arnolphe aimerait en effet modeler la femme parfaite à son goût, comme un sculpteur, pour en être le seul maître, comme on peut le voir dans cette réplique de la scène 3 de l’Acte III : « Je ne puis faire mieux que d’en faire ma femme Ainsi que je voudrai, je tournerai cette âme Comme un morceau de cire entre mes mains elle est Et je puis lui donner la forme qui me plaît ». Par ailleurs, la fameuse scène 2 de l’acte III met en scène un dialogue entre Agnès et Arnolphe où ce dernier affirme clairement sa conception des relations entre homme et femme et la supériorité affichée de l’homme : « Votre sexe n’est là que pour la dépendance Du côté de la barbe est la toute-puissance ». Il force ensuite Agnès à lire les « Maximes du mariage » qui décrivent les devoirs de la femme mariée. Le contenu de ces maximes, à nouveau extrêmement misogyne et représentatif d’une vision morale stricte et conservatrice, est ridiculisé dans cette scène et provoque le rire. De fait, Arnolphe est plutôt mal placé pour se montrer grand défenseur du mariage et condamnateur des péchés, au vu de l’aspect tyrannique et excessif de son projet consistant à épouser une très jeune fille maintenue volontairement dans l’ignorance. Cette misogynie extrême est bien entendu condamnée par Molière et participe au ridicule du personnage. Le troisième thème important est les jeux d'énonciation. Toute l’intrigue de la pièce repose sur un immense quiproquo dont est victime Horace. En effet, comme nous l’avons dit, Arnolphe devient le confident du jeune homme, sans que ce dernier ne sache qu’Arnolphe est lui-même le cruel maître qui enferme Agnès. Ce malentendu permet des situations comiques de double énonciation où le spectateur sait qu’Horace est en train de critiquer Arnolphe directement face à ce dernier, et lui révéler toutes les ficelles de son jeu. Des répliques comme celles-ci à la scène 4 de l’Acte I revêtent dès lors un fort aspect comique : « Horace : Cet entretien vous lasse Adieu. J’irai tantôt chez vous vous rendre grâce Arnolphe : Ah ! faut-il ! Horace : Derechef, veuillez être discret Et n’allez pas de grâce, éventer mon secret ». Malgré le grand déshonneur qu’Arnolphe subit face à ces révélations, elles lui permettent d’anticiper les prochaines étapes dans la relation des jeunes amoureux et donc de pouvoir les contrer. Par exemple, quand il apprend qu’Horace a pour projet de se rendre auprès d’Agnès durant la nuit, il peut ordonner à ses serviteurs de le rouer de coups pour le chasser. Mais l’ironie est encore plus perceptible quand, après s’être enfui avec Agnès, Horace décide de mettre cette dernière au domicile d’Arnolphe pour garantir sa sécurité, sans savoir qu’il la jette justement dans la gueule du loup. Même si le quiproquo avantage Arnolphe sur certains aspects, il le met aussi face à l’échec de son propre projet. La relation qui s’initie entre les deux jeunes gens est la preuve concrète que ses efforts ont été vains et qu’il devient un homme trompé comme les autres. C’est cela qui entame sa confiance et qui va le pousser à être encore plus excessif lorsqu’il sermonne Agnès sur les devoirs d’un couple marié ou quand il menace de la remettre au couvent. Dans différentes scènes, les révélations à double-sens d’Horace permettent également de décrire Arnolphe comme l’initiateur de son propre malheur. Cela signifie que ce sont parfois ses propres agissements qui précipitent la tromperie d’Agnès. Comme par exemple à la scène 4 de l’Acte I, sa première interaction avec Horace, où il apprend que l’argent qu’il vient de prêter au jeune homme servira justement à arracher Agnès de l’emprise de son tuteur : « Pour moi tous mes efforts tous mes vœux les plus doux Vont à m’en rendre maître au dépit du jaloux Et l’argent que de vous j’emprunte avec franchise N’est que pour mettre à bout cette juste entreprise ». L’effet comique est à nouveau très présent ici. Le quatrième thème important est celui de l'éducation des femmes et celui de l'émancipation d'Agnès. Comme l’observait Chrysalde dans le premier acte, une jeune femme innocente risquera peut-être même plus qu’une femme expérimentée de trahir son mari, car elle le fera sans s’en rendre compte. C’est exactement ce qui se passe avec Agnès, qui, malgré son ignorance totale des choses du monde et sa naïveté extrême, va tomber sous le charme d’Horace. Elle suit en effet ses instincts premiers et malgré toutes les précautions d’Arnolphe, ce qu’il redoutait le plus se produit. Dans un premier temps, en effet, c’est simplement par compassion qu’elle permet à Horace d’entrer, car elle veut l’aider à soigner la maladie qu’il s’est inventée pour l’approcher. Puis, comme elle le décrit très innocemment à la scène 5 de l’acte II à Arnolphe, c’est par plaisir sensuel qu’elle accepte d’entamer un contact physique avec le jeune homme. Cela laisse à penser que l’amour ne peut être contrôlé et que tous les projets pour détourner cet instinct, aussi radicaux soient-ils, sont voués à l’échec. Le personnage d’Agnès permet également à Molière de thématiser l’éducation des jeunes filles, comme l’indique déjà le titre de la pièce. Il remet en cause cette volonté extrême de maintenir les jeunes filles dans l’ignorance pour qu’elles deviennent des créatures dociles et soumises à l’autorité de leur mari. Cette éducation est en quelque sorte une éducation inversée, car elle n’a pas pour but d’instruire la jeune femme, mais au contraire de la maintenir dans l’ignorance et donc dans une forme d’obscurantisme. Molière dénonce la conception très conservatrice de l’éducation et du mariage, nourrie notamment par l’Église qu’il critique par la bouche d’Agnès à la scène 5 de l’acte II : « […] Baiser ainsi les mains et chatouiller le cœur Est un péché mortel des plus gros qu’il se fasse Agnès : Un péché, dites-vous ? Et la raison de grâce ? Arnolphe : La raison ? La raison est l’arrêt prononcé Que par ces actions le Ciel est courroucé Agnès : Courroucé ! Mais pourquoi faut-il qu’il s’en courrouce ? C’est une chose, hélas ! si plaisante et si douce ». On le voit ici, Agnès commence pour la première fois à exprimer clairement son désaccord. De la même manière que le comportement d’Arnolphe évolue dans la pièce, Agnès acquiert plus d’autonomie et perd sa naïveté. Elle goûte aux plaisirs de l’amour et commence dès lors à remettre en question le projet d’Arnolphe et affirmer ses idées. Elle va même jusqu’à clairement ironiser sur l’éducation que lui a donnée Arnolphe pour exprimer sa colère, à la scène 4 de l’acte V : « Arnolphe : N’est-ce rien que les soins d’élever votre enfance ? Agnès : Vous avez là-dedans bien opéré vraiment Et vous m’avez fait en tout instruire joliment ! ». Elle doit à Horace son apprentissage de la vie et elle n’hésite plus à la fin de la pièce à s’opposer directement à Arnolphe. C’est l’amour qui guide véritablement ses pas comme le souligne aussi Horace à la scène 4 de l’acte III : « Il le faut avouer, l’amour est un grand maître ». Un autre thème important est celui de l'obscénité. L’École des femmes a été perçue par ses contemporains comme une pièce extrêmement obscène. C’est par ailleurs un des principaux reproches qui a été formulé à son encontre et qui lui a valu un grand nombre de critiques. En effet, le texte est marqué par de nombreuses allusions grivoises ou sous-entendus très facilement repérables et compréhensibles. La première scène visée est la scène 5, de l’Acte II, nommée « La scène du le ». L’équivoque sexuelle est déjà préparée au début de la scène par la réplique d’Agnès, « Le petit chat est mort », qui renvoie déjà à l’époque au sexe féminin. La figure du chat était par ailleurs déjà évoquée dans la scène 2 de l’Acte I, lorsque le valet Alain dit « J’empêche, peur du chat, que mon moineau ne sorte », phrase ouvertement grivoise à l’époque, dans la mesure où le moineau est un symbole de la vigueur masculine dès l’Antiquité et peut aller jusqu’à être assimilé au sexe masculin. Après ces différentes expressions, vient donc l’équivoque grivoise du « le », qu’Arnolphe et donc le public lient à la perte de la virginité et à la sexualité alors qu’Agnès parle simplement du foulard que lui a pris Horace. Le sous-entendu est très clair pour le public de l’époque. De la manière que dans la réplique d’Agnès à la scène 3 de l’Acte I « Hors les puces, qui m’ont la nuit inquiétée », qui illustre le motif de la jeune femme sans mari ou en manque de son amant, que cette absence « démange » ou encore dans la fameuse réplique du valet Alain à la scène 3 de l’acte II : « La femme est en effet le potage de l’homme Et quand un homme voit d’autres hommes parfois Qui veulent dans sa soupe aller tremper leurs doigts Il en montre aussitôt une colère extrême ». Le potage est ici clairement associé au sexe féminin. Il faut cependant souligner que Molière utilise très peu de termes vulgaires et la sexualité est toujours évoquée de façon certes très perceptible, mais détournée. Cela lui permettra de se défendre des critiques d’obscénité en justifiant que c’est le spectateur lui-même qui perçoit les équivoques, là où il ne devrait pas. Cette position est notamment défendue par le personnage d’Uranie dans La Critique de L’École des femmes qui, lorsque Climène lui reproche l’obscénité de la scène du « le », lui rétorque : « Non vraiment. Elle ne dit pas un mot, qui de soi ne soit fort honnête ; et si vous voulez entendre dessous quelque autre chose, c’est vous qui faites l’ordure, et non pas elle, puisqu’elle parle seulement du ruban qu’on lui a pris ». Le dernier thème important est celui des tonalités et des genres de la pièce. La pièce mêle plusieurs influences et tonalités distinctes. Nous l’avons évoqué, la pièce est véritablement une comédie, même si elle emprunte son sujet à la littérature narrative. Cependant, la pièce joue également avec le genre tragique. Molière reprend dans un premier temps des éléments typiques de la tragédie, principalement énoncés dans les monologues d’Arnolphe, pour les parodier. Par exemple à la scène 4 de l’Acte V, où Arnolphe exprime son désespoir de façon ridicule : « Vois ce regard mourant, contemple ma personne Et quitte ce morveux et l’amour qu’il te donne C’est quelque sort qu’il faut qu’il ait jeté sur toi Et tu seras cent fois plus heureuse avec moi […] ». Malgré la parodie, les accents tragiques de la pièce sont clairement repérables, à nouveau principalement chez Arnolphe. En effet, il peut être considéré comme un personnage tragique, car son amour pour Agnès demeure vain, malgré la déclaration de ses sentiments et ses diverses supplications. Son obstination devient pathétique au fur et à mesure que l’émancipation d’Agnès se précise. En cela, ses répliques sont parfois teintées d’un certain lyrisme amoureux et désespéré, comme ici pendant la scène du « le », quand il redoute d’être trompé : « Ô fâcheux examen d’un mystère fatal Où l’examinateur souffre seul tout le mal ». Par ailleurs, on pourrait aussi le percevoir comme un personnage cathartique, dans la mesure où il cristallise tous les comportements à bannir. Malgré ces différents jeux d’échos, la pièce demeure essentiellement comique. Le premier type de comique évident dans L’École des femmes est le comique farcesque. En effet, Molière emprunte différents éléments à la farce. D’abord, le thème, celui du barbon amoureux, jaloux et trompé par la jeune femme qu’il convoite. Ensuite, certaines scènes typiquement farcesques sont présentes, comme les scènes avec les valets (scène 2 de l’acte I, scène 3 de l’acte II et scène 4 de l’acte IV) ou la scène avec le notaire à la scène 2 de l’acte IV. Ces scènes n’apportent rien à l’intrigue, mais servent uniquement à faire rire le spectateur. On y trouve du comique de mots avec des références obscènes et des insultes, du comique de geste avec les coups, ou encore des malentendus et du comique de répétition. Mais nous l’avons dit, Molière ne se contente pas de reprendre les mécaniques de la farce, mais il les associe au genre de la comédie de mœurs et donc au comique de caractère. Pour cela, il choisit de dépeindre le personnage d’Arnolphe, ridicule par excellence, et dont le comportement obsessionnel provoque donc le rire du public. C’est son décalage évident avec les valeurs morales partagées par le spectateur qui amuse. Enfin, le comique de situation est également omniprésent dans les différents équivoques et malentendus sur lesquels la pièce est construite. À la fois avec les équivoques grivoises qui sous-tendent les discours d’Agnès, d’Arnolphe et des valets, mais aussi avec les nombreux jeux induits par le quiproquo central dont nous avons déjà parlé. En cela, les confidences d’Horace à Arnolphe revêtent un fort potentiel comique, par exemple avec ses questions rhétoriques quand il souligne la bêtise du maître de ne pas s’être rendu compte du stratagème de la lettre d’amour entourant les pierres : « Euh ! N’admirez-vous point cette adresse d’esprit ? Trouvez- vous pas plaisant de voir quel personnage A joué mon jaloux dans tout ce badinage ? Dites ; Arnolphe : Oui fort plaisant ; Horace : Riez-en donc un peu ». Le dialogue se poursuit et Arnolphe est forcé de rire de son propre échec. Pour conclure, il est important de retenir que L’École des femmes est la première grande comédie de Molière, qui redonne ses lettres de noblesse au genre, en se déployant sur 5 actes et en alexandrins prenant ainsi les dimensions d’une tragédie. Empruntant à la tradition de la farce, notamment avec les allusions grivoises et les deux personnages de servants complètement sots d’Alain et Georgette, Molière crée surtout une satire sociale destinée à ridiculiser les personnages excessifs et misogynes comme Arnolphe, incapables d’incarner les valeurs de la nouvelle noblesse du XVIIe siècle. En faisant échouer le projet d’Arnolphe et en dépeignant la progressive émancipation d’Agnès, Molière réussit, grâce à un quiproquo bien ficelé, à montrer que l’amour triomphe et que le contrôle absolu ne mène à rien. Arnolphe, personnage aux valeurs complètement dépassées, est contraint de se retirer. J’espère que cela vous aura aidé et vous pouvez télécharger le texte complet illustré de ce podcast dans la description. Bon courage pour vos révisions !